APPEL associatif à BOYCOTT du Débat Public CIGEO sur l'enfouissement des déchets radioactifs à BURE (Meuse-Haute-Marne)
Débat public Cigéo/stockage souterrain de déchets nucléaires à BURE :
y participer ou non ?
1994, les conseillers généraux de Meuse et Haute-Marne mettaient le doigt dans l'engrenage de l'en-
fouissement des déchets nucléaires de Haute et Moyenne Activité à Vie Longue Activité dans leur sous-sol. La
thèse officielle du "laboratoire de recherches géologiques, mais pas de déchets radioactifs chez vous" s'est
transformée en Cigéo, "centre industriel de stockage géologique" imminent.
2013. Depuis près de 20 ans les populations de ces deux départements sont
confrontées à une main-mise sur leur territoire de vie, orchestrée par les opérateurs du
stockage nucléaire au sein d'un long processus qui :
- vend, sous couvert de recherche géologique, avancée scientifique et prouesses technologiques une immense
décharge atomique appelée à fuir un jour,
- anesthésie le bon sens de nos élus et des structures locales avec des millions d'euros (argent public),
- minimise et nie les risques graves spécifiques à la grande profondeur, levés par des experts indépendants,
- délivre au compte-goutte la réalité : un immense site d'entreposage nucléaire séculaire en surface, entre 4
villages du sud-meusien, sera le prélude au stockage souterrain,
- joue la non-information totale quant aux risques réels et aux nuisances que vont subir les riverains (rejets
radioactifs, dangers des multiples transports de matières nucléaires, impact négatif sur l'économie locale,
dépréciation des biens, transformation profonde de l'identité du territoire, etc.),
- pratique une véritable politique du chantage au développement économique, à "l'excellence et au déve-
loppement durable" et au sens du sacrifice des riverains,
- cache l'enjeu majeur de l'enfouissement définitif des pires déchets nucléaires, à savoir la poursuite absurde
d'un programme électro-nucléaire abusivement qualifié de "propre et pas cher".
Même si la région est prise dans un piège redoutable, les déchets nucléaires ne sont pas encore
arrivés. Il est temps toujours de dire ce que l'on en pense, de le faire savoir, de demander des comptes...
mais surtout pas, selon nous, au sein du débat public qui s'annonce du 15 mai au 31 juillet et du 1 er septembre
au 15 octobre 2013.
Jamais aucune possibilité n'a été offerte aux habitants locaux et aux citoyens français de choi-
sir et de peser sur leur destin.
Les arguments développés sur les risques majeurs que présente l'enfouissement de ces déchets nucléaires n'ont
pas trouvé de relais auprès des élus qui se succèdent tant au plan local que national.
45 000 électeurs Hauts-Marnais et Meusiens ont demandé en 2005 la tenue d'un référendum pour donner leur
avis. Démarche classée sans suite par les élus des deux départements. Des recours juridiques ont été déposés,
rejetés sans appel.
Faire croire maintenant que le moment est arrivé de "débattre" est un piège de plus.
Le débat public national de 2005 sur la gestion des déchets nucléaires mettait en avant la préférence
pour l'étude du maintien de ceux-ci en surface, la loi qui a suivi en 2006 n'a retenu que l'enfouissement... à
Bure. Nous en avons vite conclu que le débat public n'intègre pas de pouvoir décisionnel citoyen.
Celui de 2013 est clairement annoncé comme une campagne d'information sur Cigéo. En présupposé, sa finalité, enfouir, est acquise pour le gouvernement.
Il arrive, alors que le projet est déjà en phase de conception industrielle et que l'Andra, seul maître à bord, ne
remet rien en question, malgré toutes les incertitudes majeures sur le sous-sol, les failles et risques mis en évi-
dence par des analyses critiques indépendantes.
Le déroulé ? Un temps d'information massive via diverses actions pilotées par l'Andra et la Commission Parti-
culière du Débat Public mais... pas la moindre décision collective à la clé.
Ce débat public n'est pas prévu pour agir sur le projet tant controversé de stockage souterrain des pires dé-
chets radioactifs, mais pour faire accepter la future poubelle atomique avec tous ses risques majeurs et prévi-
sibles.
Il permettra uniquement de recueillir (et d'encadrer) toutes les questions et peurs que suscite BURE : "Ce n'est
pas un référendum, mais une photographie," dit le président de la Commission du débat public fin 2012.
Faire croire à la population qu'elle a son mot à dire, aujourd'hui, relève de la supercherie.
C'est la raison pour laquelle les associations :
Burestop 55 (collectif Meuse contre l'enfouissement des déchets nucléaires),
BZL (Bure Zone Libre),
EODRA (association des élus opposés à l'enfouissement des déchets radioactifs),
Les Habitants vigilants de Gondrecourt-le-Château,
Mirabel Lorraine Nature Environnement,
Meuse Nature Environnement,
NPA Meuse,
ATTAC Meuse
ont décidé de ne pas y participer, que ce soit à la rédaction des cahiers d'"acteurs", aux 15 réunions publiques,
aux réactions sur le site internet spécifique, ...
Pour autant elles ne seront pas inactives. Diverses actions sont prévues car nous voulons agir en dénonçant vi-
vement ce nouveau rendez-vous de dupes.
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