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Titre du blog : AVOINE du Saulnois
Auteur : avoine
Date de création : 08-11-2011
 
posté le 29-04-2013 à 16:51:36

Une colline de déchets fait polémique dans le saulnois

Article du Républicain Lorrain du samedi 27 avril 2013 en page Région

 

Une butte de gravats de quinze mètres et 100000 tonnes

 

À deux pas des locaux des ouvriers qui construisent la LGV, à Bourgaltroff, se dresse une butte de milliers de tonnes de déchets issus de chantiers du BTP. Elle devrait être déblayée mais la question de la responsabilité se pose.

 

Entre deux verts vallons du Saulnois, quelque part entre Bourgaltroff et Marimont-lès-Bénestroff, s'élève une butte d'une quinzaine de mètres de haut au maximum, s'étendant sur une surface de 8000 m² à son sommet et de 15000 m² à sa base. Il y a cinq ans, elle n'existait pas, car elle est issue du stockage de déchets du BTP. En une demi-décennie, environ 100000 tonnes s'y sont accumulées. Personne n'en connaît la nature exacte mais elle pourrait contenir de l'amiante. C'est le fruit du dépôt de dizaines de professionnels du bâtiment et des travaux publics. Le tout s'est fait sous la houlette de l'entreprise gérante de ce site d'enfouissement, dont l'homme du cru, Vianney Krebs, était le patron, et qui facturait ces dépôts à des tarifs avantageux.

 

Le problème, c'est que traiter ce genre de gravats nécessite des agréments et répond à des normes strictes. Le nouveau propriétaire alsacien de ce site de 40 hectares depuis avril 2012, Nicolas Jenet, estime que son prédécesseur ne remplissait pas ces obligations.

 

Depuis de nombreux mois, les services de l'État et la DREAL (Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement) se sont emparés de l'affaire. Un arrêté préfectoral a exigé la disparition dans les trois ans de ce tas pour le moins gênant, car possiblement néfaste pour l'environnement. Reste à savoir comment et par qui. Car tout raser coûterait plus de dix millions d'euros. Une facture que les dépositaires des gravats – dont la moitié a été identifiée grâce à des bordereaux produits par le nouveau patron – n'entendent pas régler. Pas plus que les deux chefs d'entreprise, l'ancien et le nouveau.

 

Une bataille de responsabilités

 

Nicolas Jenet, de son côté, juge avoir été dupé et a déposé une plainte au pénal contre Vianney Krebs pour tromperie . L'Alsacien aimerait en effet récupérer une partie de la somme, s'élevant à plusieurs millions d'euros, qu'il a investie dans l'acquisition du site. De quoi faire dire à l'ancien patron que le nouveau ne cherche qu'à décrédibiliser son professionnalisme et se soustraire au paiement du bien acquis. S'appuyant sur plusieurs arrêtés, Vianney Krebs, par la voix de son avocat, a fait savoir qu'il avait parfaitement le droit de stocker ces déchets. Il conteste la validité des analyses et des prélèvements, jusqu'à remettre en cause les bordereaux qui identifient les entreprises ayant déposé les déchets.

 

En attendant, des associations environnementales, tel que Mirabel LNE (Lorraine nature environnement) ou encore Avoine (Association vigilante à objectif intercommunal pour la nature et l'environnement du Saulnois) ont déclaré vouloir ester en justice.

 

Seule consolation, aucune pollution ne semble, pour l'instant, avoir été détectée. « Une source sort au ras du tas. Les analyses d'eau qui y ont été faites sont bonnes », a annoncé Nicolas Jenet.

 

Les associations, de leur côté, aimeraient également savoir comment on a pu en arriver à ce point. Elles réclament « que les déchets illicites soient retirés du site de Bourgaltroff dans les meilleurs délais et que tout soit mis en œuvre afin qu'aucun déchet dangereux ne subsiste, même sous la forme de " buttes végétalisées ". »

 

Philippe DERLER.

 

Les photos d'AVOINE